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Channel: My #Changemakers - Cyrielle Hariel
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#Guest79 - Caroline Desnoettes, Auteur et artiste peintre

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1 - Vous publiez votre premier ouvrage en 1996 : Le Musée des Couleurs. Aujourd’hui, vous êtes l’auteur de plus d’une trentaine de livres d’art pour la jeunesse. Pourquoi avoir pris ce chemin comme fil rouge de vos publications ?

Enfant, j’ai reçu une éducation artistique : chaque semaine, je me rendais au Musée du Louvre et à l’atelier de peinture des Arts Décoratifs pour y prendre des cours de dessin. Ce que j'ai continué à faire plus tard, quand j'étais étudiante au Beaux-Arts de Paris. J’ai grandi au contact d’œuvres, et leur beauté a éveillé mes sens, ma curiosité et mon appétit pour connaître et comprendre le monde et les Hommes à travers elles. Quand j'ai atteint l'âge adulte, j’ai voulu transmettre ce que l’on m’avait transmis, grâce à des publications et des beaux livres pour la jeunesse. La beauté des œuvres d’art est un trésor que j’ai envie de partager !

2 - Depuis 2008, vous êtes à l’origine d’un projet unique au monde, « Nature Animée », qui accompagne des enfants hospitalisés dans la réalisation de dessins animés. Durant 8 jours, avec l’aide du personnel hospitalier et de votre équipe artistique, les enfants ont l’objectif de créer un épisode. Un travail collectif qui change leur quotidien : des anecdotes à nous partager ?

Ce projet hors norme est un défi humain et artistique qui apporte joie, confiance et estime de soi aux enfants hospitalisés. Nous souhaitons, avec ce projet Nature Animée, valoriser les enfants hospitalisés et changer le regard des gens sur l’hospitalisation. Aujourd’hui, ce sont plus de 750 enfants d'une dizaine d’hôpitaux en France, qui ont créé 37 dessins animés sur le thème de la Nature. Les anecdotes sont très nombreuses, mais je peux vous partager l'exploit de Roselyne, une jeune patiente de 17 ans, paralysée et non-voyante, qui débordait d'énergie : de ses dessins à la prise de son, elle a réussi à aller jusqu'au bout malgré son fort handicape. Les enfants sont motivées, ils s'ouvrent davantage, c'est très gratifiant pour eux.  

3 - Dans vos peintures, le thème des animaux est récurrent. Quel est ce lien que vous avez avec la biodiversité et quel est l’éveil que vous voulez susciter chez le visiteur ?

Dernière de 13 enfants, nous avons grandi en « meute » en compagnie de nombreux animaux de compagnie (chien, poisson rouge, grenouille...). Adolescente, j’ai eu la chance d'aller au Kenya et d'avoir pu admirer la faune sauvage : ce fut un choc émotionnel et esthétique qui ne m’a jamais quittée. Mes animaux peints grandeur nature à l’encre sur papier japonais, rendent hommage aux espèces menacées. Le papier japonais que j'utilise pour mes œuvres est léger et fragile, ce qui suscite chez le spectateur, une réelle interrogation et réflexion sur la vulnérabilité de notre biodiversité. Et plus largement, sur le rôle de l'Homme, qui représente à la fois la source de cette menace et la source de solutions pour y remédier. 

4 - Quel est l’animal qui vous parle le plus, que vous aimez peindre et faire découvrir ? Pourquoi ?

Je les aime tous dans leur singularité, mais aujourd’hui, c’est la panthère (qu'on appelle aussi léopard) qui retient mon regard et mon attention. La panthère est d’une élégance nonchalante qui m’enchante ! J’aime la caresser de mes pinceaux à défaut de pouvoir le faire en vrai !

5 - Quelle est l’exposition dont vous êtes fière et pourquoi ? 

Chaque exposition est une aventure humaine et artistique différente, j'en suis très fière à chaque fois. Et je profite de ces expositions pour en réaliser une d'un autre genre : en « Street Art ». Alors je m'installe dans la rue pour réaliser au pochoir, mes Eléphantômatiques (mot-valise composé de : éléphant + fantôme + automatique), une oeuvre éphémère qui compte 150 éléphants. Pourquoi 150 : c'est en moyenne, le nombre d'éléphants qui sont tués pour le trafic de l’ivoire notamment. Le troupeau d’Eléphantômatiques peint en blanc au sol s’efface au fil du temps à l'instar des éléphants qui disparaissent de la surface de la Terre, inexorablement.

6 - Vous avez réalisé 12 « Panimaux » pour Paris-Plages cette année : panthère, girafe, caméléon, éléphant, rhinocéros, flamant rose... ornent les bords de Seine pour une ballade estivale, drôle et sensibilisante à la fois. Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

C’est le Muséum National d’Histoire Naturelle et le Zoo de Vincennes qui, connaissant mon travail, m’ont sollicitée. Ils avaient envie d'apporter une touche d'humour à leur participation à Paris-Plages et m'ont demandé de créer des panneaux de la route détournés avec des animaux. J'ai trouvé l'idée très amusante et j'ai beaucoup aimé travailler sur ce projet. Les jeux de mots, comme Paris P(e)lage, ou les associations d'idées, permettent de rendre les « panimaux » plutôt drôles et astucieux. Ce sont de véritables Berges de Seine zoologiques !

7 - La touche « Caroline Desnoëttes », où pourrons-nous la découvrir davantage en cette nouvelle saison ? 

Mes pinceaux vont se promener sur mes grands formats dans mon atelier afin de préparer ma prochaine exposition à Arles d'ici la fin de l'année... 

Mais aussi dans la rue... Ouvrez l’œil, car des Eléphantômatiques vont battre les pavés parisiens. Vous pouvez d'ailleurs en suivre déjà depuis le métro Gambetta jusqu’à l’entrée de l’hôpital Tenon dans le XXe arrondissement !

Vous pouvez également vous rendre sur mon site pour y découvrir d'autres de mes œuvres, ainsi que visionner tous les dessins animés déjà réalisés par les enfants hospitalisés sur www.natureanimee.fr.

 

 

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